Santa Reparata di Balagna - Signature du premier Pacte Territorial France Rénov’ en Corse

Rédigé le 27/09/2025
Maria-Serena Volpei-Aliotti

Ce vendredi 26 septembre, à Santa Reparata di Balagna, la Communauté de communes de Lisula – Balagna (CCIRB) a organisé un temps fort consacré à la politique de l’habitat, marqué par la signature du premier Pacte Territorial France Rénov’ en Corse et la visite de la résidence autonomie U Trifoliu di a Vita.
Un dispositif inédit en Corse

Rénover l'habitat et proposer des logements décents à des seniors toujours autonomes,  tel était les axes de la rencontre, ce vendredi 26 septembre à Santa Reparata di Balagna,. Ce moment fort a été ouvert par la présentation du dispositif et de la signature officielle du Pacte Territorial France Rénov’, premier du genre sur l’île, par le préfet de Haute-Corse Michel Prosic et Lionel Mortini, président de la CCIRB, en présence de Pierre Poli, adjoint au maire de Santa Reparata di Balagna et les différents services.
Ce dispositif, doté de 400 000 € dont 50 % financés par l’État via l’Anah, vise à renforcer la rénovation de l’habitat privé et à accompagner tous les ménages, y compris ceux aux revenus intermédiaires et supérieurs.
 
« France-Rénov’ a été un succès réel, mais il fallait mettre un terme aux abus. Le filtre intercommunal sécurise juridiquement et administrativement. Ce service public ne se négocie pas, il protège l’argent des ménages et l’intérêt général. France-Rénov’, c’est absolument indispensable aujourd’hui pour gérer la transition écologique dans notre pays. Nous avons besoin de structures relais, de portes d’entrée claires pour sécuriser nos concitoyens. Ce pacte apporte la certitude d’avoir des réponses fiables et professionnelles », a rappelé Michel Prosic.
 
De son côté, Lionel Mortini a souligné « l’importance de montrer la transversalité des politiques de l’habitat. Ce pacte vient compléter l’OPAH-RU et le POPAC déjà en place. Ici, nous consommons l’argent public qui nous est donné, et la population voit où passent ses impôts ».
 
Pour Pierre Poli, adjoint au maire de Santa Reparata di Balagna s'est félicité lui  : « de posséder ces deux réalisations sur le territoire. Les questions de logement sont importantes comme ailleurs, peut-être davantage qu’ailleurs. Aujourd’hui, elles sont enfin prises en compte par la communauté de communes, la collectivité  de Corse et l’État. »
 
Une résidence autonomie au cœur du territoire

À l’issue de la signature, les participants ont visité la nouvelle résidence autonomie U Trifoliu di a Vita, projet phare de la politique habitat de la CCIRB. L’établissement propose 25 logements adaptés aux seniors autonomes, incluant des espaces communs conviviaux et des services à domicile.
 
« Une résidence autonomie, c’est une résidence principale pour des personnes classées GIR 5-6, on vit chez soi, on reçoit ses proches, on sort librement, sans médicalisation interne comme en EHPAD. Nos prestations obligatoires couvrent la restauration à coût maîtrisé, la blanchisserie, l’animation et un appui administratif. La demande est forte,  a expliqué Mélanie Giraudier, directrice de la structure. Déjà treize dossiers sont déposés et sept en attente d’installation.
 
Les appartements proposés se déclinent en T1 et T2, tous meublés et spécialement adaptés avec un coin cuisine, un séjour, une chambre et une salle de bain accessible. Les loyers sont annoncés à des niveaux volontairement modérés afin de rester accessibles aux retraités aux revenus modestes ou moyens. Ainsi, pour un T1, le loyer s’élève à 395 €, auxquels s’ajoutent 250 € de charges et 190 € correspondant aux prestations obligatoires (restauration, blanchisserie, animation), soit un total d’environ 835 € par mois. Pour un T2, il faut compter 495 € de loyer, 300 € de charges et 250 € de prestations, pour un reste à charge global d’environ 1 045 € mensuels.
« La résidence s’adresse aux personnes de plus de 60 ans, évaluées en GIR 5 ou 6, c’est-à-dire capables de conserver leur autonomie tout en ayant besoin d’un logement mieux adapté. Le calendrier est désormais très concret : la visite de conformité de la Collectivité de Corse est attendue au début du mois d’octobre, et l’équipe de gestion espère accueillir les premiers résidents avant la fin du mois » a poursuivi la directrice.
 
Pour la collectivité de Corse, cette réalisation s’inscrit dans une stratégie plus large. « L’autonomie est une compétence exclusive de la Collectivité. Nous avons voulu créer une offre intermédiaire entre domicile et EHPAD, accessible par des loyers modérés. Deux projets ont été labellisés : Santa Reparata et Corte. Ici, 24 places avec animation et prévention dans un cadre agréable. La gestion relève du CIAS intercommunal ; les critères sociaux visent les personnes aux revenus modestes»,  a précisé Sylvie Campana, adjointe à la DGA des Solidarités.
 
Une vision globale de la solidarité
 
La CCIRB revendique une stratégie globale où l’ingénierie et la sobriété de gestion sont centrales : financements croisés (État, Collectivité de Corse, CARSAT, FEDER), maîtrise des coûts, redéploiement d’effectifs plutôt que créations de postes, et chaîne complète d’accompagnement du ménage, rénovation énergétique, autonomie, habitat social, centre social, services à domicile.
« Nous créons 24 places dans une commune rurale, sans coût supplémentaire de fonctionnement, en redéployant nos propres services. Tout cela contribue à redynamiser nos villages, à soutenir nos aînés et à donner du sens à l’action publique », a indiqué Lionel Mortini.
 
Et au-delà des murs, Lionel Mortini a insisté sur l’importance de l’ingénierie publique : « Sans services compétents, on n’y arriverait pas », a-t-il martelé en saluant le travail de la DGS, de la direction des services techniques ainsi que des architectes et entreprises mobilisés. La résidence se veut également exemplaire sur le plan énergétique puisqu’elle sera chauffée aux granulés de bois, un choix durable qui s’accompagne d’un projet local de développement d’une filière dédiée. Enfin, son implantation à Santa Reparata ne rompt en rien les liens avec la ville centre : grâce à la ligne de bus de la Balanina, les résidents bénéficieront de huit allers-retours quotidiens vers L’Île-Rousse, garantissant leur mobilité et leur intégration dans la vie sociale du territoire.
 
Pour le préfet Prosic, cette coopération locale est exemplaire : « Chaque geste compte face au changement climatique. Ici, on démontre que la puissance publique peut agir concrètement, en offrant aux habitants des solutions sécurisées, efficaces et solidaires. »
 
À travers la signature du premier Pacte Territorial France Rénov’ et l’ouverture prochaine de U Trifoliu di a Vita, la CCIRB confirme sa place de moteur régional en matière d’habitat et de solidarité, du « berceau à la fin de vie  ».