Depuis quelques semaines maintenant, le site des îles rousses de A Petra de Lisula brille de son tout nouvel éclat. Le Conservatoire du Littoral, qui en est propriétaire depuis 2012, a initié des travaux de restauration et de préservation, en passant aussi par la promenade et son phare, point culminant de l’île. Ce mardi 29 octobre, le Conservatoire du Littoral et la municipalité de Lisula, ont organisé la réception officielle des travaux après 2 ans d’intervention, en présence des différents acteurs et élus locaux et territoriaux. "Je suis très heureuse d’avoir participé à cette inauguration car c’est un projet emblématique de l’alliance entre la mairie, la collectivité et le conservatoire du littoral. Un projet qui restitue un patrimoine dans le champ du bien public avec parfois quelques frictions mais aujourd’hui nous avons eu la preuve qu’avec de l’intelligence collective, avec une vision partagée et avec de l’engagement, on arrive à préserver le littoral et qu’il est possible d’en faire un joyaux à partager" confie Agnès Langevine, présidente du Conservatoire du Littoral.  

Le rendez-vous a donc été donné au pieds des îles, sur le nouveau parking, pour une visite guidée et commentée. "Les îles sont revenues aux Lisulani" se félicite Angele Bastiani, maire de Lisula, avant d’ajouter, "c’est un projet emblématique pour la ville qui sait allier La défense de l’environnement et la mise en  valeur  du patrimoine. La ville porte son nom grâce à la couleur de ses rochers. C’est un projet mis à l’étude par l’ancien maire François Ferrandini et Gérard Khaldi. Nous sommes heureux, 20 ans après d’inaugurer ce site". 

Puis, après avoir gravi quelques centaines de mètres, c’est sur le parvis du phare que l’assemblée s’est retrouvée pour découvrir la nouvelle disposition de la structure.   Un long travail sur 11.95 hectares. "La mise en valeur du phare, de la promenade, des espaces naturels et des aires de stationnement. Nous, pour la collectivité qui est gestionnaire des sites et propriété du Conservatoire du Littoral, nous sommes venus participer en amont sur une campagne d’arrachage des griffes de sorcières, piquetage des ouvrages et découverte des lieux pour les maîtres d’œuvres. C’est une réelle satisfaction, nous sommes intervenus sur plusieurs sites en Balagne et aujourd’hui nous sommes sur de la surveillance. L’idée c’est d’arriver à organiser les choses pour que chaque gestionnaire puissent trouver son milieu d’intervention. Nous allons nous focaliser sur ce qui est "espace naturel". 

"Il y aura sans doute des partenariats à établir, notamment avec l’office du tourisme pour l’animation et l’ouverture du phare " explique Paul-Vincent Ferrandi, chef de service, gestionnaire des espaces littoraux et terrestres de la collectivité de Corse.  

Un projet ambitieux pour préserver le littoral et le patrimoine local
À l’intérieur, les salles de la vieille bâtisse ont été aménagées de manières à faire découvrir aux visiteurs, de manière totalement surprenante, le site et les îles à différentes époques, pour mieux comprendre son évolution et son rôle au fil du temps.  "Nous sommes intervenus sur l’ensemble du phare, son enveloppe, ses menuiseries et son intérieur. Il était relativement en bon état mais nous avons repris l’ensemble de la toiture. Les travaux consistaient à revaloriser la bâtisse, des extensions inutiles ont été démolies. Extérieurement, on ne se rend donc presque pas compte qu’il y a eu une intervention, mais il y a eu une reprise totale de l’intérieur pour créer des espaces de scénographie" explique l'architecte Alicia Orsini.  

 

Un site exceptionnel, que chacun a aimé redécouvrir sous un nouveau jour plus naturel, plus nustrale.  "On connaît la Petra depuis longtemps. On redécouvre ce site avec ses nouveaux aménagements. On est saisi par cette beauté époustouflante. Et ce qui est extraordinaire c’est qu’on a l’impression que rien n’a été fait! On a redonné ce lieu à la nature et aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui. Nous devons lutter contre la spéculation. Nous avons donc une convention de gestion qui organise la répartition des moyens et la contribution financières de la collectivité aux politiques d’acquisition mises en œuvre par le Conservatoire du Littoral ".

Une convention de gestion pour une préservation sur le long terme 
Au terme de la visite, Gilles Simeoni, président de l’Exécutif et Philippe Van de Maele, directeur du Conservatoire du Littoral ont signé  la convention de partenariat entre le Conservatoire du littoral et la Collectivité de Corse de 2024 à 2030, relative à la préservation, la gestion et la mise en valeur des espaces naturels du littoral de Corse.  " Nous avons une convention de partenariat qui vise à renforcer nos liens, dans un moment où les moyens budgétaires humains sont quelques fois contraints. Pour définir ensemble une grande priorité et avoir une vision stratégique de l’action en matière d’acquisition et de mise en valeur du terrain. C’est une convention historique qui n’existe pas ailleurs. Nous avons travaillé 18 mois dessus et aujourd’hui, nous l’avons formalisé" continue le président de l’Exécutif.  Sans oublié l’ancien maire de Lisula, Jean-Joseph Allegrini Simonetti et son équipe municipale sans qui, la cession du site au Conservatoire du Littoral n’aurait pas été validée.    "Il est important de rappeler que c’est en 2010, sous la mandature de Jean-Joseph Allegrini Simonetti, que la cession des les îles de la Pietra au Conservatoire du Littoral a été délibérée et c’est  en 2012 que ce dernier en deviendra propriétaire, " a précisé Marie-Josephe Cappinielli, vice présidente de la Communauté de Commune Lisula Balagne et élu municipale de Lisula.  



 

​Un financement structuré pour préserver le site
Le financement de la restauration a impliqué plusieurs acteurs et des fonds importants. La réhabilitation du phare a coûté 998 456 euros TTC, dont 425 000 euros (soit 43 % du coût total) ont été couverts par le programme France Relance, suivi d’un financement de 299 372 euros (30 %) apporté par l’ATCorse, et de 274 084 euros (27 %) par le Conservatoire du Littoral. La rénovation de la promenade, quant à elle, a nécessité un budget de 2 462 625 euros TTC. Le financement a été principalement assuré par France Relance à hauteur de 1 570 000 euros (64 %), complété par la Collectivité de Corse avec 500 000 euros (20 %). Le Conservatoire du Littoral et la DREAL ont financé les 15 % restants, soulignant une collaboration inter-institutionnelle essentielle pour préserver durablement ce site unique du littoral corse.