Il est un des grands spécialistes de la chanson française, à la fois producteur, éditeur mais aussi l’ami des stars, de Charlotte Gainsbourg à Anna Karina. Membre du jury de la compétition des courts-métrages, il est arrivé en Corse avec un OVNI dans sa valise, « Anna » de Pierre Koralnik.

Laurent Balandras, invité de marque du festival Lisula Cinemusica

Vendredi dernier, sur la scène du Fogata, avant de lancer le film, Laurent Balandras y va cash : « Vous allez voir un OVNI, un patchwork de couleur, admirablement restauré. Un film influencé par les babas cool et le swinging London. Une œuvre complètement dingue ! » Un sentiment qu’il avoue avoir lui-même ressenti il y a quelques années : « J’ai galéré pour trouver le film, il n’y avait pas internet à ce moment-là. J’ai déniché une copie dégueulasse, une version pirate qui venait du Japon. Et malgré ça, j’ai été sidéré en le découvrant. C’est invraisemblable d’avoir osé faire ça à cette époque. »

En effet, cette œuvre a été réalisée en 1967, non pas pour le cinéma, mais pour la télévision. A une époque où il n’y avait qu’une seule chaîne et/ou la plupart des programmes étaient proposés en noir et blanc parce que très peu de téléspectateurs possédaient un poste couleur. « C’est un téléfilm qui a tout d’un long métrage. La plupart des gens ont dû le découvrir en noir et blanc, ils ont dû halluciner ! (rires) » Ce projet était porté par Michèle Arnaud, à la fois chanteuse et productrice. En 1957, elle jouait dans un cabaret, accompagnée à la guitare par un certain Serge Gainsbourg. Très vite, elle découvre ses talents d’auteur-compositeur. C’est d’ailleurs à lui qu’elle commande cette comédie musicale. Si l’homme à la tête de chou apparaît dans le film, les rôles principaux sont tenus par Jean-Claude Brialy et Anna Karina. Gainsbourg tombe très vite sous le charme de l’actrice chanteuse : « Après ce film, Serge voulait lui écrire un album, mais une certaine Brigitte Bardot est arrivée dans sa vie, s’amuse Laurent Balandras. Mais ça, c’est une autre histoire ! »

Jury professionnel
Éditeur de musique, Laurent travaille avec des auteurs et compositeurs, parfois également interprète : « Mon rôle est de gérer leurs droits, de promouvoir leurs œuvres, etc. Un peu comme un agent pour un acteur. »
C’est aussi à ce titre que Lisula Cinemusica a tenu à l’inviter et à le faire participer au jury pro de la compétition des courts métrages musicaux de cette 6e édition. Ce lundi, à 18 heures, avec les quatre autres membres, ils vont découvrir les huit films en sélection, parmi lesquels l’étonnant « Les parasols d’Ajaccio », de Jonas Fabre. Un court métrage co-produit par le Grec et l'IUT de Corse dans le cadre du Creatacc, avec le soutien de la Collectivité de Corse.

Dédicace à la Casa Salvini
Enfin, mardi 24 octobre à 15h30, Laurent participera à une rencontre avec le public à la Casa Salvini de L’Île-Rousse. Il en profitera pour dédicacer son livre « Les petits papiers de Serge Gainsbourg » qui vient d’être réédité à l’occasion de l'ouverture du musée Gainsbourg dans la maison de l'artiste, rue de Verneuil.
Ce magnifique ouvrage présente les manuscrits de Serge Gainsbourg – chansons, brouillons, partitions – que l’éditeur a retrouvés et qui lui rendent hommage : « J’ai retrouvé ses écrits originaux. On découvre alors que ce peintre contrarié écrivait ses manuscrits comme de vrais tableaux. Contrairement à ce qu’on croit, il passait des nuits à triturer les mots », conclut Laurent Balandras.

Lisula Cinemusica se poursuit ce lundi 23 et mardi 24 octobre, programme complet sur www.cinemusica.fr