Porticcio : Au Domaine de la Pointe, Femu a Corsica dénonce "un scandale d'État"

Rédigé le 15/09/2025
MP

Ce dimanche, à l'occasion d'un rassemblement au Domaine de la Pointe à Porticcio, Femu a Corsica a dénoncé ce qu’il qualifie de "scandale d’État" et a remis en avant le phénomène de dépossession foncière en Corse.

(Photo : Femu a Corsica)

Retour sur le terrain pour Femu a Corsica. Le parti autonomiste menait une action dimanche matin à Porticcio au Domaine de la pointe afin de dénoncer « un scandale d’État ». Quelques jours après la commémoration des 50 ans des évènements d’Aleria, au travers ce rassemblement auquel ont participé une trentaine de personnes, le mouvement visait à remettre l’accent sur le phénomène de dépossession en place sur l’île, dont ce domaine est « l’un des symboles ».
 
Rappelant que cette presqu’île fut initialement achetée par l’État via la SETCO en 1957 pour moins de 80 000 euros avec pour ambition d’y implanter un hôtel et une résidence haut de gamme, les cadres du parti ont en effet souligné qu’un « grand commis de l’État, Maurice Lauré directeur de la SETCO/SOMIVAC » avait alorscréé parallèlement une SCI qui permettra « la vente des terres à bas prix via un montage juridique en grande majorité à des tiers non-corse, la plupart d’entre eux très proches des milieux étatiques ». « Au-delà des ventes faites dans un entre-soi colonial et de l’évidente illégalité de la manœuvre (prise illégale d’intérêt), c’est une véritable injustice pour les Corse attendant et espérant depuis des décennies dans les années 1950 un véritable développement pour l’île, laissée à l’abandon en termes d’infrastructures et de perspectives », a fustigé Femu a Corsica en regrettant que si « ce scandale trouve son origine il y a plusieurs décennies, il a produit des effets jusqu’à aujourd’hui, avec des villas qui continuent à se vendre ou se louer à prix d’or ». « Ce lieu est donc un symbole d’une politique d’État ayant encouragé la primauté des intérêts privés sur l’intérêt général et la spéculation immobilière, au détriment des intérêts collectifs du peuple corse », martèle encore le parti.

Mais au-delà de mettre en exergue l’histoire de ce domaine, Femu a Corsica a entendu souligner à travers cet exemple que « l’État a une part majeure dans l’injustice qu’ont pu subir les Corses dans l’accès à la terre ».Une histoire dont les conséquences sont encore palpables aujourd’hui, les biens immobiliers de certaines communes étant devenus « inaccessibles aux Corses moyens », déplore François Martinetti, le secrétaire national du parti. Et de marteler : « L’autonomie et l’octroi d’un législatif nous permettrait de légiférer en particulier sur le domaine du foncier et de l’urbanisme, tout comme une autonomie fiscale nous donnerait le pouvoir de mettre en place des taxes anti-spéculatives qui pourraient permettre que la Collectivité de Corse de préempter des terrains dans les communes à forte spéculation ». « Sans autonomie nous ne pourrons pas changer la donne radicalement. Or, la combinaison de la financiarisation de l’économie, de la démographie galopante et des pressions mafieuses fait que la situation est très complexe au niveau de la terre, voire est en péril majeur », poursuit le secrétaire national. 
 
Dans ce droit fil, il indique vouloir « faire comprendre aux parlementaires français que le processus d’autonomie a pour objectif de réparer une injustice historique faite au peuple corse, et leur dire que cette histoire engendre aujourd'hui des situations compliquées pour le quotidien des Corses ». « Le message est clair le processus d'autonomie doit aboutir, sinon on va vers des temps très incertains », souligne-t-il encore en pointant le récent sondage de Régions et Peuples Solidaires dans lequel 76% des Corses se sont dits favorables à l'autonomie.