​Le STC fait sa rentrée sociale et appelle à la mobilisation le 18 septembre

Rédigé le 11/09/2025
Patrice Paquier Lorenzi

À l’occasion de la rentrée sociale, le Syndicat des Travagliadori Corsi (STC) hausse le ton. Lors d’une prise de parole dans les locaux ajacciens du syndicat, Frédéric Bagnaninchi, secrétaire général adjoint a réaffirmé les priorités ce jeudi après-midi : la corsisation des emplois, la défense des travailleurs et des retraités, et la lutte contre l’augmentation du coût de la vie sur l’île. Absent sur le terrain de la mobilisation citoyenne ce 10 septembre, le syndicat insulaire appelle toutefois à une mobilisation massive pour la journée du 18 septembre.

Le STC a fait sa rentrée sociale ce jeudi après-midi et appelle à la mobilisation le 18 septembre.

« Simu di stu paese è ci vulemu campà ! ». La formule martelée par Frédéric Bagnaninchi rappelle l’essence même du combat du STC. À l'occasion de la rentrée sociale du syndicat dans ses locaux ajacciens, le secrétaire général adjoint a tenu à dénoncer ce jeudi après-midi « une politique de recrutement toujours plus coloniale » qui, selon lui, entraîne un exil forcé des jeunes Corses. « Chaque année, près de 5 000 personnes arrivent sur notre terre, soit l’équivalent d’une ville comme Corti, tous les 5 ans. Ce solde positif démographique bouleverse la sociologie de la Corse entrainant des difficultés de logement, d’emploi voire un changement de valeurs », fustige-t-il. 
 
Le STC pointe également la flambée des loyers (+40 % par rapport à la moyenne nationale) et la précarité grandissante : un jeune sur trois vivant sous le seuil de pauvreté, un taux de chômage des moins de 25 ans qui dépasse les 30 % tandis que l’exode des jeunes diplômés se poursuit.

Le coût de la vie au cœur des revendications

Autre cheval de bataille : le coût de la vie. Le syndicat rappelle que vivre en Corse coûte 10 à 20 % plus cher que sur le continent, en raison des surcoûts logistiques. L’alimentation (+14 %), le logement (+30 %) et le carburant (+15 à 20 centimes par litre de plus qu’en PACA) pèsent lourdement sur les ménages. « Ces surcoûts ne sont pas temporels, ils sont structurels et liés à notre insularité. Les Corses n’ont plus aucune marge de manœuvre », déplore le secrétaire général adjoint du syndicat. Le STC réclame ainsi une extension et un élargissement de l’ICFT (Indemnité Compensatoire de Frais de Transport) pour compenser ces surcoûts et éviter que les salariés corses « basculent dans la pauvreté ».

Appel à la mobilisation le 18 septembre

Le syndicat souhaite aussi l’adaptation des conventions collectives nationales à la réalité insulaire. « Nos TPE et PME familiales ne peuvent appliquer des règles conçues pour les grands groupes », souligne Frédéric Bagnaninchi, qui plaide pour des accords spécifiques à la Corse.

Absent sur le terrain ce 10 septembre, le syndicat rappelle que la journée « Bloquons-tout » était avant tout une mobilisation citoyenne : « Individuellement, les gens étaient libres de rejoindre le mouvement, mais aucun syndicat n’était à l’initiative de cet appel ». Face à ce qu’il décrit comme un « démantèlement social » et une politique qui sacrifierait les travailleurs et les familles corses, le STC appelle, en revanche, à une journée de mobilisation massive ce jeudi 18 septembre.