Un peu plus d’un an après avoir organisé plusieurs Agora de la Santé pour prévenir et combattre les violences, l’ARS a invité ce mercredi 6 décembre, à l’hôtel Campo Dell’Oro d’Ajaccio, l’ensemble de ses partenaires pour leur présenter l’ouvrage Violences et Santé en Corse, repérer protéger, accompagner. Un livre qui rassemble une grande partie des discours des différents experts nationaux et régionaux qui se sont prononcés sur la question.
Début octobre 2022 se tenait, à Ajaccio, la première Agora de la santé en Corse. Une réunion où l’ARS Corse a souhaité avec l’appui de tous ses partenaires, ouvrir un espace de parole et de réflexion et dessiner de nouvelles perspectives aux institutionnels, aux chercheurs et aux acteurs de terrain pour prévenir et combattre les violences plurielles. Mais aussi adapter les organisations et les pratiques professionnelles en Corse.
Ce mercredi 6 décembre, soit un peu plus d’un an après ces premiers échanges, l’ARS Corse a convié l’ensemble de ses partenaires à l’hôtel Campo Dell’Oro d’Ajaccio pour leur présenter son ouvrage intitulé Violences et Santé en Corse, repérer, protéger, accompagner. On retrouve dans ce livre, l’essentiel des contributions des experts nationaux et régionaux. Mais aussi des synthèses des ateliers qui ont animé le colloque régional d’Ajaccio, les 4, 5 et 6 octobre 2022 et un compte rendu de la conférence-débat du 12 octobre 2022 à l’Université de Corse. “L’Agora a mis en lumière la récente capacité insulaire à faire du système de santé un partenaire de la première prise en charge, celle qui succède à la première et courageuse prise de parole de la victime”, explique Marie- Hélène Lecenne, Directrice générale de l’ARS Corse. “L'Agora a enfin donné à voir la manière dont elle est mobilisée pour faire vivre la démocratie sanitaire et favoriser la reconnaissance des usagers du système de santé dans leur parole, dans leur compétence expérientielle et dans leur rôle. L’Agora a pu montrer que la mise en réseau des acteurs du judiciaire, du social et du sanitaire est une condition indispensable à la lutte contre ces violences afin d’éviter le morcellement des programmes et des politiques publiques de nos institutions.”
Plusieurs mesures mises en place
Depuis la première Agora, plusieurs mesures ont été instaurées pour venir en aide aux victimes de violences notamment au sein de l'Éducation nationale où les signalements CRIP auprès du Procureur de la République sont en nette augmentation depuis deux ans. “Nous avons mis en place un parcours en santé mentale, avec un repérage pour les maternelles et les écoles. Mais aussi pour les collèges, lycées et universités, avec des premières sentinelles qui sont des personnels formés en secourisme en santé mentale”, affirme Sylvie Ferrara, médecin conseiller technique du Recteur académique de Corse. “Nous avons aussi réalisé un adressage en interne, notamment pour les médecins, infirmiers et assistants sociaux. Mais également un adressage externe avec tous les partenaires en fonction du territoire car chacun possède ses propres particularités pour une prise en charge avec les partenaires institutionnels et associatifs. Au sein de l'Académie de Corse a aussi été créé un comité académique de veille et de prévention qui à la responsabilité de traiter toutes sortes de violences en milieu scolaire. Cette initiative intervient juste avant l’élaboration et la diffusion d'une circulaire académique propre à l'Académie de Corse, qui va prendre en compte toutes les formes de violences avec des fiches de signalement simplifiées.”
Une unité d'audition pédiatrique pour mineurs
En plus de ces actions, une unité médico-judiciaire a également été mise en place à l’hôpital d’Ajaccio pour prendre en charge des victimes et les aider dans l’analyse de leurs préjudices à la suite notamment de violences intrafamiliales.
Deux grandes mesures portées par l’ARS et le ministère de la Justice devraient aussi voir le jour dans les mois qui viennent. “Nous voulons créer une unité d’audition pédiatrique pour les mineurs victimes de violences en partenariat avec l’hôpital d’Ajaccio. Cette unité pourra recevoir les victimes mineures et recueillir leurs paroles dans une enceinte médicalisée”, indique Nicolas Septe, procureur de la République. “Nous travaillons aussi tous ensemble pour une prise en charge individualisée des auteurs d’infractions sous addiction. Mais également sur un parcours de soins fléchés avec un accompagnement des auteurs de violences conjugales et intrafamiliales avec une thématique à l’origine du passage à l’acte, qui est celle de l’addiction au départ qui peut être liée soit à l’alcool soit aux stupéfiants.”